18e édition du festival Quatre chemins : Qui est contre l'égalité?
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Pendant une dizaine de jours, les acteurs vont créer leurs propres décors. Ils vont laisser passer à travers les gestes et les paroles, toutes les émotions du texte qu'ils vont interpréter et les ressentis des personnages fictifs ou parfois réels qu'ils vont incarner. C'est le propre du théâtre.
C'est sous le thème évocateur "Qui est contre l'égalité" que va se dérouler dans la capitale haïtienne du 22 novembre au 4 décembre 2021, la 18e édition du festival Quatre Chemins. Un festival de théâtre proposé par l'association Quatre Chemins et ses nombreux partenaires.
Pendant une dizaine de jours, les acteurs vont créer leurs propres décors. Ils vont laisser passer à travers les gestes et les paroles toutes les émotions du texte qu'ils vont interpréter et les ressentis des personnages fictifs ou parfois réels qu'ils vont incarner. C'est le propre du théâtre. Cet art permet de moduler la société à travers le développement de l'individu. Il vise à transmettre les valeurs citoyennes. Avec la culture, l'individu devient plus facilement un citoyen. Le but du théâtre est de véhiculer une forme d'éducation pour l'épanouissement de l'homme.
Plusieurs activités en amont de cette 18e édition se sont déroulées dans la capitale haïtienne et dans le Nord du pays. Des activités socioculturelles fourmillent. Elles comprennent conférence, causerie et débats, projections de documentaires. En absence des salles de spectacle, l'association Quatre Chemins, emmenée par son dynamique directeur Guy Régis Junior, fait avec les moyens du bord.
Le festival cette année a 18 ans. Il atteint l'âge de la majorité, c'est plus normal pour qu'il grandisse avec maturité. Des représentations théâtrales sont offertes en ligne, conjoncture liée à la crise sanitaire oblige. Dans des salles à Turgeau ou au centre culturel Pyepoudre, le public friand de divertissements a pu assister à des pièces de bonne facture par exemple :" Domitila" interprétée par Micaëlle Charles ," Men Tonton Macoute vle tounen" " Nan Govi" interprétée par l'acteur Staloff Trofort, inspiré de l'œuvre " Cathédrale des cochons " du jeune romancier haïtien Jean D'Amérique, ou " Est-ce que les animaux pleurent" de Rolaphton Mercure. etc.
Pour Guy Régis Junior, directeur du festival, la question d'égalité doit interpeller l'ensemble de la société haïtienne : "Il était temps que le plus grand festival des arts vivants de Port-au-Prince se penche sur la question de l’égalité et de l’équité. Nous vivons dans un monde injuste, inégalitaire. Et la question de l’égalité de droit entre femmes et hommes en Haïti est une affaire urgente. Tous nos milieux sociaux témoignent de notre retard crucial sur la question. Dans la famille, le milieu éducatif et surtout dans tout le milieu socio-professionnel. Cette affaire-là, c’est notre affaire. Elle ne doit pas concerner que les femmes qui représentent plus de la moitié de la population haïtienne. En tant que citoyens, nous devons agir pour changer cet état de fait. Un festival est un espace ludique, un lieu de réjouissances par les arts, mais surtout selon moi un endroit d’où l’on ne repart pas"
Déjà bon festival à tous par ces temps de crise sociopolitique. Que le théâtre puisse parvenir à nous reconciler avec nous-mêmes et nous attacher à notre vécu, notre réalité !
La rédaction