Im Memoriam : Jessica Nazaire
Dernière mise à jour : 12 mars
echoayiti.com

12 mars 2022-12 mars 2023, ça fait un an depuis que la talentueuse poétesse Jessica Nazaire s'est éteinte, à l'âge de 24 ans. Sa disparition brutale avait causé une onde de choc dans le milieu littéraire haïtien en général et en particulier à Le National Échoayiti et à Radio Télé Monopole, trois médias où elle collaborait avant son décès. Divers amants de la littérature lui ont rendu hommage au Centre Pen dans le cadre d'une causerie débat autour du thème: «Écrire pour survivre à la mort», ce dimanche 12 mars.
Il y a un an, l'un des membres de notre équipe rédactionnelle, Jessica Nazaire, a fait le grand voyage. Elle est décédée d'une pneumonie, à l'âge de vingt quatre ans. La mort subite de Jessica avait plongé dans le deuil ses parents et amis, tous ceux qu'elle avait fréquentés au sein de l'équipe de Écho Ayiti, de la rédaction du journal Le National, de Radio Télé Monopole, ses camarades de promotion de la Faculté des Sciences Humaines de l'Université d'État d'Haïti, ses collègues des Éditions de la Rosée où elle avait publié son unique recueil de poèmes : «Pwa grate», lequel avait reçu un accueil favorable de la critique.
Pour les jeunes poètes de sa génération, Jessica Nazaire était l'enfant terrible de la jeune littérature haïtienne. Dans ses vers, elle laissait s'épancher ses effusions lyriques et disait à voix haute les frémissements de son âme endolorie et le mal d'un pays qui se désagrège, mais qu'elle portait, malgré tout, comme une fleur en boutonnière sur son cœur.
Dans l'univers de la poésie, le 12 mars 2022, date de sa mort, aura été un jour bien triste. La source intense de son inspiration s'était asséchée. La poésie étalait dans ses plis un long tissu de deuil. Aujourd'hui, un an après sa mort, nombre de ses amis s'étaient réunis au Centre Pen pour faire acte de mémoire et lui rendre un homme bien mérité. Deux de ses proches, Jean Cajou et Wood Kendy Louis ont feuilleté à nouveau les pages de son recueil : «Pwa grate».

Cette cérémonie d'hommage, modérée par Ricot Marc Sony, critique d'art au journal Le Nouvelliste, a été l'occasion pour Negresse Colas, Luis Bernard Henry et Carl Pierrecq de constituer un panel sur le thème : «Écrire pour survivre à la mort». Une façon de dire que la mort qui met souvent un terme à nos amours sait aussi faire craquer les limites. Cette rencontre au Centre Pen est, en lieu et place de ce cimetière où Jessica se repose dans l'éternité, l'une des meilleures façons de continuer à la célébrer et à rendre immortelle sa vie et sa poésie.