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Les blindés de la Compagnie INKAS vendus à Haïti : entre désinformation et vérité

echoayiti.com

Les blindés vendus par la compagnie canadienne INKAS à la police nationale dans le cadre de la lutte contre les gangs armés ont fait et continuent, aujourd'hui encore, à faire l'objet de vives critiques quant à leur performance et leur niveau de dispositif de sécurité (blindage) dans les théâtres d'opération. Aux dires de plus d'un, ces blindés présentent des défauts de fonctionnement qui les classent en dessous des résultats escomptés. Toutefois, nombreux sont des personnes avisées qui croient que le problème d'efficacité de ces machines résulterait du mauvais usage qu'en font des policiers. Elles déplorent même un sabotage des véhicules à des fins inavouées et inavouables.


Pour équiper la Police Nationale d'Haïti et renforcer ses capacités opérationnelles dans la lutte contre les gangs armés qui terrorisent la population, les autorités haïtiennes ont réceptionné, en janvier 2022, à l'aéroport international Toussaint Louverture, trois véhicules blindés sur un lot de dix achetés à la compagnie canadienne INSKA par le gouvernement haïtien. Et depuis que ces véhicules opèrent sur le terrain, des voix s'élèvent pour questionner leur fiabilité et leur efficacité. De l'avis des détracteurs, ils ne sont ni adaptés à l'environnement haïtien ni de qualité. Et le niveau de blindage dont ils se revêtent se révèlent peu efficace face aux armes de grand calibre. Ajouter à cela, leur système de freinage pose des problèmes et ne rassure pas. Ce qui aurait des conséquences facheuses sur les interventions de la PNH. Heureusement ces critiques ne font pas l'unanimité. Pour bien d'analystes, on ne saurait imputer à ces véhicules la responsabilité de l'échec des opérations policières, mais à bien d'autres paramètres comme leur mauvaise utilisation sur le terrain, la corruption au sein de l'institution et surtout l'abscence d'un plan stratégique pour contrecarrer le phénomène de l'insécurité dans ses multiples facettes.


Il n'est un secret pour personne que les blindés vendus par la compagnie INKAS sont très souvent mal utilisés dans le cadre des opérations en vue de freiner les actions des groupes armés. D'ailleurs, ce sont des véhicules de transport de troupe qui protègent les policiers lors des affrontements dans les quartiers à haut risque. En aucune façon, ils ne peuvent être engagés au combat ou utilisés comme des chars d'assaut ni ne peuvent remplacer les actions intelligentes et responsables des agents sur le terrain, lesquelles doivent être définies et appuyées à travers un plan stratégique et efficace de sécurité par le haut commandement. On ne peut également passer sous silence la corruption qui gangrène l'institution. Des informations laissent croire que des policiers malintentionnés ou qui seraient de connivence avec des gangs sabotent les blindés en alimentant leurs moteurs d'essence de mauvaise qualité, ce, pour les rendre inopérationnels. Car, la présence de ces engins dérange les gangs dont ils sont les complices. D'autres prennent un malin plaisir à en faire des taxis en les mettant au service des particuliers pour leur permettre de traverser des zones de non droit moyennant une rémunération. Une situation qui a été dénoncée par divers secteurs de la vie nationale jusqu'à obliger l'inspection générale de la PNH à diligenter une enquête.


Dans une interview accordée au journal Le Nouvelliste, le 11 novembre 2022, M. R. Andrew Ellis, le CEO de la compagnie ProFund Corporation et conseiller senior de la compagnie canadienne INKAS avait rassuré que les blindés fonctionnent bien et qu'il n'y pas eu de problème avec les systèmes de freinage. Les MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) fonctionnent dans d'autres pays d'Afrique et d'Asie, et ils ne posent aucun problème jusqu'à présent. Et ces engins, avait-il rappelé, ont déjà fait leur preuve en contribuant grandement au déblocage du Terminal Varreux pris en otage par le groupe G9 et alliés lors du «pays lock» en 2022. Toutefois, il avait donné la garantie que des changements allaient être apportés aux autres blindés, car chaque environnement, avait-il reconnu, requiert des modifications aussi minimes que possibles.


L'inefficacité de la police haïtienne sur le terrain des opérations ou l'incendie d'un blindé après s'être immobilisé dans un trou par des hommes armés opérant à Canaan, comme on l'a vu dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, n'a rien à voir avec une quelconque défaillance des véhicules livrés par INKAS. Il est d'abord du devoir des autorités de prendre toutes les mesures qui s'imposent en ce qui a trait à la motivation des troupes, l'utilisation et maintenance, de façon efficiente, des véhicules, sans compter l'élaboration d'une stratégie fiable en vue de mener à bien les opérations visant à mettre les groupes criminels hors d'état de nuire. Quoique les échappatoires ou les commentaires farfelus, on se réjouit que les nouveaux blindés, qui doivent arriver, sous peu, seraient beaucoup plus sophistiqués et tiendraient compte des, nouvelles données, selon les responsables de la compagnie.

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