Lettre ouverte d’un agent de la DCPJ à Martine Moïse

Chère ex-première dame, un an après l’assassinat du président, Jovenel Moïse, étant en exil en dehors du pays et en sécurité, je crois que le moment est venu de m’exprimer en toute liberté. Je me souviens de la nuit du 6 au 7 juillet, soir de l’assassinat du président, Jovenel Moïse. C’était un événement choquant et douloureux. Comme agent de la police judiciaire, j’ai vu en ce crime un affront à la souveraineté de mon pays, et je me suis juré d’apporter toute ma contribution à l’enquête pour traquer les auteurs et complices.
J’ai été content d’apprendre que vous aviez échappé à la mort, le soir de l’attaque et je me suis dit que vous alliez aider la DCPJ à comprendre ce qui s’était passé. Dans un premier temps, je pensais que vous étiez chanceuse d’être en vie. Après votre déposition à la police judiciaire, j’ai eu une autre perspective. Vous êtes l’un des rares témoins oculaires du meurtre. En revanche, rien de ce que vous aviez déclaré lors de votre déposition n’aide pas à avancer avec l’enquête. Vos explications ne tiennent pas la route. Dans le New York Times, sur CNN et dans le Washington Post, vous donnez à chaque fois une explication différente. Les scénarios que vous racontez sont différents les uns des autres.
Cela m’amène à me poser des questions. Pourquoi les mercenaires vous ont laissé en vie chère madame? En échange de quoi êtes-vous encore en vie? De votre silence? On raconte que vous étiez en désaccord avec Jovenel Moïse parce qu’il ne voulait pas que vous vous portiez candidate à la présidence. Moins d’un mois, après son assassinat, vous avez annoncé votre intention de vous porter candidate. Est-ce que Jovenel a été éliminé afin que votre route vers la présidence soit sans obstacles ? Jovenel Moïse, sans le vouloir, avait révélé que vous aviez reçu la photo du cadavre du bâtonnier Dorval 2 minutes après son assassinat. Est ce que le président a été tué pour son indiscrétion? Ou parce qu’il savait trop concernant l’assassinat de Me Dorval? Beaucoup de questions mais peu de réponses. Vous êtes la seule à pouvoir répondre à toutes ces interrogations, et je suis impatient de vous voir devant un tribunal quand la justice de mon pays sera restaurée.
J.F.C