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Rodolphe Jaar se confie et indexe deux officiels haitiens dans l'assassinat de Jovenel Moïse

Dernière mise à jour : 16 janv. 2022

echoayiti.com

M. Rodolphe Jaar Alias "Dodof," homme d'affaires haïtien, ancien trafiquant de drogue et informateur de la DEA, a fait des révélations fracassantes dans le journal américain NewYork Times sur sa participation dans l'assassinat de Jovenel Moïse et indexé deux officiels haïtiens: le premier Ministre Ariel Henri et le chef ad intérim de la Police Nationale, M. Frantz Elbé.


Après les déclarations aux autorités américaines de l'ex-militaire colombien, Mario Antonio Palacios Palacios, un des principaux suspects dans l'assassinat de Jovenel Moïse, et détenu à Miami depuis son arrestation à Panama, le mardi 4 janvier 2022, c'est le tour de Rodolphe Jaar, dont la tête est mise à prix par les autorités judiciaires hatïennes pour un montant de quatre millions de gourdes (partagé avec un autre fugitif, M. Samir Handal), arrêté finalement en République Dominicaine, le vendredi 7 janvier 2022, après six mois de cavale, d'avouer à New York Times son implication aux côtés de Joseph Felix Badio au complot visant à liquider le 58e Président d'Haïti. Dans un article paru le jeudi 10 janvier 2022, sous la plume de Anatoly Kurmanaev, M. Jaar a admis avoir aidé à financer et planifier le complot ayant conduit a l'assassinat de l'ancien président Jovenel Moïse, le mercredi 7 juillet 2021.


Selon le présumé criminel, il avait contribué pour environ 130 000 dollars us au plan et son aide consistait à trouver les armes et fournir la maison à partir de laquelle 21 mercenaires colombiens ont lancé l'assaut contre la maison abritant la famille présidentielle, peu après minuit. D'après ses dires, le plan initial n'était pas d'assassiner le président Jovenel Moïse mais de l'évincer du pouvoir puis d'installer la juge Windelle Coq-Thélot au Palais National comme présidente provisoire. Une mission qui a été confiée initialement au groupe dénommé "Phantom 509" dont le chef a refusé d'exécuter le plan une semaine avant la date butoir. Quant aux mercenaires colombiens, ils étaient là pour assurer la sécurité du président successeur, en la personne du juge Windelle Coq-Thélot. "Mais tout a changé". Un ordre de dernière minute a été donné à Felix Badio par le "cerveau de l'opération", a- t-il souligné sans dévoiler le nom du concerné. Il avoue ne pas connaitre à quel moment ça a été fait et avoir été pris dans un jeu politique plus large qu'il ne comprend toujours pas entièrement.


PM Ariel Henry et Frantz Delbé indexés

Rodolphe a révélé au journal américain que le Premier Ministre Ariel Henry était en contact avec Joseph Felix Badio avant le jour de l'assassinat et même quelques mois après. Badio a même rendu visite à deux reprises au chef de la primature dans la résidence officielle de ce dernier, en toute quiétude. Il les aurait même aidés à prendre la fuite .


Il a aussi indiqué que l'actuel chef de la Police Nationale d'Haïti (PNH), Frantz Elbé avait été au courant du complot et qu'il avait choisi de ne rien faire. Joseph Badio l'avait contacté pour l'aider à se procurer des armes, alors qu'il était conseiller principal de l'institution policière à cette époque. Il n'a pas livré les armes, mais n'a pas non plus dénoncé Joseph Felix Badio.

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Peu de temps avant l'assassinat, Rodolphe Jaar a confié à Felix Badio que le Dr Ariel Henry serait un allié utile après le renversement du président. "C'est mon bon ami, j'ai un contrôle total sur lui" a-t-il raconté alors qu'Ariel Henry était nommé premier ministre.


Jaar et Badio sont restés en contact même après le meurtre. Après avoir piégé les colombiens, ils s'étaient adressés au premier ministre afin de s'échapper. M. Ariel Henry avait répondu qu'il passerait quelques appels, selon le New York Times qui n'a pas verifié les dires de Rodolphe Jaar.


M. Rodolphe Jaar, né en Haïti et descendant d'immigrants palestiniens était un important trafiquant de drogue entre 1998-2012, selon les autorités judiciaires américaines. Après avoir été condamné en 2013 pour le vol d'une partie d'une cargaison de cocaïne, d'une valeur d'environ 1 million de dollars alors qu'il était devenu un informateur de la DEA, il a été libéré en 2016 et expulsé vers Haïti. Depuis, il avait fait profil bas en devenant propriétaire d'une chaîne de magasins de volaille à Port-au-Prince jusqu'au jour que son nom refasse surface dans le dossier du crime de Pèlerin. Par ailleurs, il a déclaré qu'il s'était joint au groupe comploteur à cause des dérives totalitaires du président et surtout avec espoir d'obtenir un traitement commercial préférentiel de la part du nouveau gouvernement.


La Rédaction


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